Le Girmont a été libéré le mercredi 20 septembre 1944 dans la soirée par le 1° bataillon du 142° régiment d'infanterie de la 36° division américaine. Cette division débarquait le 15 août 1944 en Provence avec la 1° armée française du général De lattre de Tassigny. (Pierre Vincent)

Difficile de faire parler les anciens, déjà, ils se font rare et pour certains, ce n'est plus facile de se souvenir. Simone Remy, ma tante, aujourd'hui ajolaise, est celle qui a encore le plus de détails en tête. Elle a du se sauver de chez elle lorsque l'Etat Major allemand s'est approprié de leur maison. Avec son frère Robert, elle est venue chez mes parents.

Écoutons là :

''Nous savions que les américains se rapprochaient, dira-t'elle. Les allemands sont arrivés un dimanche soir, chez nous, au Villerain, l'Etat Major, (avec un général), s'est installé là. Nous n'avions plus qu'une chambre pour toute la famille. Les américains visaient le Villerain, et nourrissaient d'importants tirs depuis la Croix Jean Sauvé, mais les obus tombaient avant. Les américains sont arrivés par Hamanxard, Clairegoutte, Corfaing, (3 morts), ils avaient de gros chars, ils sont repartis, vers le Chat Noir (1 mort), le Breuil, et la Croisette d'Hérival, (encore plusieurs morts !).

Photos de Pierre Vincent

(peut être à l'origine de Marie Agnès et Richard Mackowiak)

Mon père Alfred André s'est vu contraint de conduire les allemands au Moulin du Géhard depuis le Breuil, sous la menace d'une mitraillette. (Marthe André)

La maison Couval, sur la route du Dropt a été brûlée le mercredi, jour de la libération, suite à des balles incendiaires tirées depuis la direction de Corfaing, destinées à des allemands basés aux Passées (Suzanne Remy).

On a eu des cartes pour l'alimentation jusqu'en 1948. mais nous, à la campagne, nous n'étions pas les plus malheureux. Nous avions oeufs, volailles, pommes de terre, lapins. Le marché noir a duré très longtemps. Les gens du Val d'Ajol sont même venu faire du jardins dans les champs, comme chez Eugène Perrin dans les champs André/Manens.''

Par ordre des autorités allemandes, les postes de TSF devaient être remis à la mairie le mardi 19 septembre de 10h00 à midi, mais certains les avaient cachés, comme chez mes parents, dans une niche derrière des torchons. (Simone Manens)



Des avions alliés larguaient des paillettes d’aluminium pour brouiller les ondes radio, dira Léonce. Les américains éloignés de leur famille depuis plusieurs mois prenaient les enfants dans leurs bras, leurs donnaient du chocolat et les embrassaient (Milou Houillon)

On a dormi plusieurs nuits dans les caves voûtées. Chez Arnould (Picard) venaient chez nous dira Pierre Remy. Nous avons également hébergé les cousins de Rupt.

Après la libération, les hommes se dévouèrent pour faire sonner les cloches trois fois par jour pendant une semaine. Je suis même allée avec eux (Simone Delage).

Si d'autres ont des précisions sur ces 3 jours mémorables liés à la libération du Girmont, ils peuvent le faire par le biais des commentaires. Simone Manens.