Les marches à la brune nuit, gratuites, sont destinées à faire connaitre le territoire, ses hameaux, les curiosités locales, guidés par des bénévoles, et, sous l'impulsion de Mimi, l'organisatrice responsable, ont ajouté à leur répertoire, la visite des producteurs ou artisans locaux.

Ce mercredi, il était prévu d'aller, derrière Julien, sur le plateau de Corfaing et de visiter la brasserie girmontoise au retour.

Comme la pluie était plus que présente ainsi que le vent, il a été plus sage de ne pas aller dans la nature. Cependant Renaud Jalocka, le brasseur local a reçu les quelques courageux adeptes de la brune nuit pour ouvrir les portes de sa brasserie.

Renaud Jalocka, ce jeune vosgien aux origines plombinoises, n’en est pas à ses débuts dans le domaine brassicole. Il a commencé la production très tôt, alors encore mineur, chez ses parents. Pendant plusieurs années, il a brassé de la bière à titre privé. Il a aussi produit de la liqueur. « C’est un domaine qui m’intéresse beaucoup aussi ».

Lorsque est apparue la mode des micro-brasseries, et que de nombreuses personnes se sont lancées dans cette production, il s’est dit « pourquoi pas moi ? ». Cela a servi de déclic. « C’est comme ça qu’est née la brasserie », affirme-t-il.

C’est finalement au Girmont-Val-d’Ajol que Renaud Jalocka a posé ses cartons. « Un petit village qui respecte les valeurs que je prône », affirme-t-il. « Ils aiment bien les bonnes choses ici ». Un joli coin des Vosges animé et accueillant.C'est en février 2022 que le brasseur s’est installé dans le local commercial de 72 mètres carrés, au centre du village pour créer sa brasserie du Girmont Le début d’une belle aventure. Il a fallu effectuer des travaux, rassembler du matériel, pour pouvoir enfin démarrer la première production girmontoise.

Une production "bio", une préférence pour le local et le circuit court sont les atouts de notre producteur. Pour les matières premières, l’objectif est de trouver au plus près. « Les cartons, ils viennent d’Eloyes. Les bouteilles, c’est du Made in France ». Le houblon bio vient d’Alsace et de Moselle, le malte d’Auvergne et de Belgique.

Le brasseurr choisit également de ne pas trop mécaniser sa production. « Je fais tout à la main », explique-t-il. « Je n’ai pas de moteur pour brasser ma cuve ». Les bouteilles sont étiquetées à la main. En ce qui concerne la distribution, là encore, c’est le local qui prime. « Priorité à la vente directe, aux petits marchés locaux, aux restaurateurs ». La bière est aussi vendue dans des magasins spécialisés bio.

Pour faire une bière, il faut environ 5 à 6 semaines semaines avant de la trouver sur table, affirme Renaud Jalocka. J'ai la possibilité de produire 400 litres par semaine. je ne veux pas trop me diversifier ni produire beaucoup plus, il faut que ça reste une bière locale, une bière de village, comme je les aime : riche et forte. Plus on grossit, plus il faut industrialiser, acheter des machines.

Comment fait-on une bière ?

A partir du malt d'orge (ou seigle), 4 étapes sont nécessaires : la trempe, la germination, le touraillage et le dégermage. C'est dès ce moment là qu'on décide de la bière que l'on veut faire (ambrée, blonde, brune, blanche...). Le houblon, j'en utilise très peu, c'est le conservateur, il relève le profile aromatique. Je démarre en mettant chauffer 500 l. d'eau. A 64°, j'y incorpore le concassé dans des panier, pour obtenir une sorte d'infusion. A 70° je retire ces paniers.A 100° j'ajoute le houblon, je maintien à ébullition 1h à 1h30. Ensuite s'annonce la fermentation durant 2 semaines. S'en suivront le prélèvement, la mise en bouteille, l'étiquetage et enfin la commercialisation.

J'arrive à produire environ 13 000 litres de bière par an. Pour écouler ma bière, sachez que vous la trouverez à la boulangerie chez Isabelle, au Marché U au Val d'Ajol, sur le marché du Girmont bien sur, sur d'autres événement festifs locaux et éventuellement sur RDV lorsque je suis là. Elle se vent généralement en bouteille de 50 cl, mais je propose aussi des futs (15l, 30l) nouvelle génération pour les tireuses. Ils sont en matière recyclée, ne sont pas lourds, pour la réutilisation, il suffit juste de changer la poche intérieur. A découvrir !. Mon activité est très énergivore en eau, j'étudie une possibilité de la récupérer, elle pourrait aller au service de l'arrosage communal. Pour les matières concassées, c'est la ferme girmontoise qui les récupère pour les donner aux animaux.

Voilà ce que notre brasseur passionné a su nous partager ce mercredi soir.

Prochaine sortie à la brune nuit, mercredi 9 août, à 18 h devant l'Auberge Ché Nô, pour aller à la découverte des tourbières au Gravier. (Départ excentré).