Il y a plus de cent ans, on aurait pu écrire Jean Emile Balandier épousa Marie Amélie Petitjean, ils eurent 14 enfants, 7 garçons et 7 filles, ils vécurent heureux.

Malheureusement c'était sans compter sur la dure réalité des décisions gouvernementales du 2 août 1914. Tous les garçons allaient être mobilisés.

A commencer par Jules, marié, papa de André, Georges, et Lucie, habitant aux Faings Potots, il fut mobilisé à l'arrière du front pour garder les gares, les voies ferrées, les ponts, et les stocks de munitions. Au vu de son age et des ses enfants, il fut démobilisé rapidement.

Il y eut Constant, affecté au 149ème Régiment d'Infanterie, il est mort le 29 mai 1915, à 34 ans, enseveli dans une tranchée à Aix Noulette (62). Son corps ne fut jamais retrouvé.

Auguste, marié au Hariol, est allé aux Dardanelles, pour se battre contre les Turcs. Il est rentré assez rapidement, au vu du fait qu'il était marié et avait 3 frères tués.

Aimé, mobilisé en qualité de soldat de 1ère classe au 11ème Régiment du Génie d'Epinal. Un obus lui avait sectionné les deux jambes, il est mort à 26 ans, le 7 mai 1915.

Alphonse, parti aux Dardanelles, est revenu plus tôt du front, en raison de ses 3 frères tués, il a terminé son service à la Citadelle de Besançon pour garder le fort. Il s'est marié et a eu 9 enfants (Marcel et Aimé sont encore sur le secteur).

Albert, lui,occupait un poste de téléphoniste dans le Nord. Il repérait l'ennemi, en grimpant dans les arbres, et transmettait les informations aux officiers. Il avait terriblement souffert du froid. A son retour il avait des infections répétées dans les oreilles, il fut opéré en 1940, et en mourut. Il avait fondé une famille de 7 enfants, au Beuny (Marie, Rose, et Robert sont encore sur le secteur).

Paul a été mobilisé en qualité de chasseur de 2ème classe, dans la 1ère compagnie du 5ème bataillon de chasseurs à pied. Il est mort pour la France le 23 octobre 1916 au combat de Sailly (80), il n'avait pas 20 ans. Au vu de ce récit fait devant le monument aux morts, ce 11 novembre par Roland Balandier, conseiller municipal, et petit fils d'Alphonse, on peut réaliser combien cette période fut douloureuse pour tous les mobilisés et toutes leurs familles.

De nombreuses personnes sont venues rendre hommage à tous ces morts pour la France, autour de Jean Marie Manens, maire, et soutenu par les enfants, qui comme chaque année, entonnent la Marseillaise avec une certaine conviction.

Porte-drapeaux, anciens combattants, et citoyens ont ensuite partagé le verre de l'amitié. Isabelle, employée communale, avait pris le temps de préparer quelques réductions salées chaudes et froides, pour cet événement chargé de souvenirs. Roland en a profité pour montrer la malle d'Alphonse, elle a plus de 100 ans...