Il est 11h, nous sommes au lendemain du 80 e anniversaire de la libération de notre village, tout commence par la sonnerie des cloches : le glas à la mémoire de tous les morts pour notre patrie.

Patrick Vincent, maire, a ouvert la célébration de la commémoration de ce moment historique : le 80e anniversaire de la Libération pour la France, mais aussi et surtout pour notre village.

Après de longues années de Guerre, d'oppression, de privation, de séparation, il nous faut rendre hommage aux Forces Françaises, à l'Union des Alliés, à la force du nombre des Nations Unies, aux résistants locaux qui ont risqué leur vie à travers une détermination et un courage qui doivent rester un exemple, ils nous ont apporté la libération, que les sacrifices de ceux qui ont combattu restent gravé dans nos mémoires.

Pierre Vincent qui a toujours en charge de développer les volets militaires lors des célébrations du 11 novembre, a fait état de la situation au Girmont à ce moment là.

Le 15 août 1944 à Toulon et dans les communes voisines, l'armée du Général de Lattre De Tassigny débarquait et remontait peu à peu vers le nord de la France pour libérer les villages un à un, malgré une résistance allemande qui freine ces libérations.

Au Girmont le 142e Régiment est arrivé le 20 septembre par Clairegoutte, des tirs à balles incendiaires provoquèrent l'incendie de la maison Couval route du Dropt, ces tirs visaient des allemands, mais ceux-ci étaient plus loin "aux passées". Le Quartier Général des Allemands étaient au Villerain.

Comme l'Armée Américaine rencontrait une légère résistance sur le plateau de Corfaing, elle dut faire usage de ses armes.

Des munitions non tirées resteront sur place. 3 jeunes du village : René Courroye, Pierre Daval et Gaston Babel ramasseront ces engins et les transporteront à l’aide d’une brouette vers un endroit loin de toute habitation afin de les enterrer. Ils furent déterrés en 2018, il y avait : un obus de 75mm, une roquette, 2 obus de mortier et 2 grenades à manche allemandes.

Après ces échanges assez violents, on dénombrera 3 morts route de Clairegoutte et un au Breuil. C'est à la tombée de la nuit que l'on a pu laisser exploser sa joie devant la libération officielle du Village.

Les troupes libératrices s'en sont allées ensuite vers la vallée de la Moselle.

Si la liesse s'est exprimée ouvertement à ce moment là, dans le fond des cœurs des familles, une ombre demeurait : où sont les absents, les déportés, les prisonniers ? Certains ne reviendront pas, ou comme certains prisonniers, ils ne reviendront qu'un an après le débarquement voir même 14 mois plus tard, en août 1945.

Edmond Daval, Louis Lambert, Pierre Nurdin et André Arnould (décédé en 1954, des suites de ses blessures) seront les 4 victimes militaires girmontoises, dont le nom est gravé au monument aux morts. Il y aura également une victime civile Marie Richard domestique chez les instituteurs de l'époque M. et Mme Gonin. D'après certains documents, elle aurait été "tamponnée" par un véhicule.

Après ce rappel des faits locaux, Milou Houillon récitera le poème écrit par Victor Hugo "Gloire à la France immortelle" poème appris à l'école et qu'elle connaissait encore, et que dans l'assemblée, Claude Arnould disait lui aussi.

Enfin ceux qui avaient tenu à se souvenir et qui étaient présents, ont entonné l'hymne national : La Marseillaise.

Le Christ Roi,

Ce monument est un ex-voto. Les paroissiens avaient fait le vœu en 1940 d'ériger un monument au Christ-Roi pour sa protection divine pendant la guerre. Le village a été libéré le 20 septembre 1944 sans avoir eu trop à souffrir de la guerre.

La statue avait été commandée dès 1940, à l'initiative de l'Abbé Alexandre, à la fonderie L’Union Artistique Internationale de Vaucouleurs pour une inauguration prévue en été 1941. Mais la statue ne sera réalisée qu'en 1946 et le monument sera inauguré par Mgr Blanchet, évêque de Saint-Dié, le 16 juin 1946. La statue en fonte mesure 2 mètres de hauteur pour un poids de 530 kg.

Après ces temps de mémoire, de souvenir, d'hommage, les cloches ont alors sonné à toute volée comme au soir du 20 septembre 1944.

Le verre de l'amitié à ponctué cette célébration ou des photos et témoignages permettaient à chacun d'en savoir un peu plus.

Nous reviendrons sur l'histoire de Thierry Straka aux origines américaines, c'est tout ému qu'il nous a précisé que son grand père avait combattu dans les Vosges au sein de la cavalerie américaine.