Toujours le soleil et toujours de la chaleur pour les scolytes
Par Simone Manens, mardi 17 septembre 2019 à 11:33 :: Animations :: #4903 :: rss
Plus on avance dans la saison, plus on voit nos forêts changer de couleur
On nous parle du réchauffement climatique, des conséquences sur notre environnement...
Effectivement, où que nous soyons, il nous suffit de lever les yeux et de regarder autour de nous, les arbres (plus particulièrement les résineux) rougissent de plus en plus avant de perdre définitivement leurs épines ou feuilles.
Quel avenir pour les forêts qui sont le poumon de notre humanité ?
Le Massif forestier couvre 27 % du territoire Français.
A court terme, on envisage une disparition totale de l’épicéa commun dans l’Ouest vosgien.
Catastrophe pour nos forêts, pour nos communes, dont la vente du bois tient une place importante dans les budgets, et pour toutes les industries et filières du bois. Les bois malades se transforment en palettes, bois de coffrage, en piquets pour tomates...mais plus en planches, liteaux, chevrons et poutres.
Le mètre cube de bois qui pouvait se vendre à 60 € va se vendre aujourd’hui 15 à 20 €
Quelles en sont les raisons ? Le réchauffement climatique, les canicules (2015-2017-2018 et 2019) qui font souffrir nos bois, et les bois fragilisés qui deviennent alors plus vulnérables.
1 million de m3 de bois sont touchés en France sur les 2 millions absorbés chaque année par nos industries, dont 350 000 m3 en Foret communales, localisés principalement dans le Grand Est, sur des stations basses en altitude et sur ceux qui sont les plus touchés par la sécheresse.
Pour le scolyte de l'épicéa, 2018 a été une année optimale. L'été chaud et sec lui a permis de se reproduire trois fois au lieu de deux habituellement. Qu’en sera-t-il de 2019 ?
Cela pourrait devenir une norme !
Et en plus il a la tâche facile: «Normalement, les épicéas en bonne santé peuvent se défendre contre les scolytes en général, avec leur résine, mais après la sécheresse de ces derniers mois, la capacité de résistance des arbres est diminuée.
En 8 à 10 semaines, une plantation peut mourir.
Avec le changement climatique, de telles périodes de sécheresse pourraient devenir la norme. «D'ici à la fin du siècle, le rythme de trois générations de scolytes par année sera fermement établi».
Savez vous qu’un sapin de 45 m de haut, peu consommer jusqu’à 200 à 300 litres d’eau par jour.
Les scolytes, c’est quoi ?
Un scolyte est un coléoptère qui mesure 2 à 7 mm, alors que le plus commun des scolytes : le Bostryche atteint les 5 mm.
On peut dénombrer 33 000 scolytes par mètre cube de bois. . L’épicéa a un enracinement traçant, alors que celui du sapin est plus profond, (racine carotte) ce qui fait que l’épicéa supporte moins bien la sécheresse qu’un sapin pectiné.
Il y a différents types de scolytes :
- le scolytus scolytus qui s’attaque aux ormes, ce parasite sert d’ailleurs de vecteur à la graphiose, une terrible maladie (champignon) qui décime les populations d'ormes,
le scolyte sténographe que l’on rencontre dans les pins landais,
le scolyte typographus présent chez les épicéas,
et le scolyte liperésinus varius qui s’attaque aux frênes, ajoutez à ces frênes, le champignon appelé Chalara et vous comprendrez pourquoi les frênes meurent un à un.
Autre souci dans la région de la plaine des Vosges, les chenilles processionnaires qui s’attaquent aux chênes.
Doit-on ajouter les tiques de plus en plus présentes dans notre environnement ?
Reproduction Les scolytes mâle et femelle creusent une loge nuptiale dans l’écorce de l’arbre, ou a lieu l’accouplement. Puis la femelle creuse des galeries parallèles au tronc et y pond ses œufs qui se développent en creusant de nouvelles galeries perpendiculaires à la galerie principale.
Comment lutter ?
Aucun traitement chimique n'est homologué pour lutter contre les scolytes sur les arbres vivants
(les tas de bois et les grumes peuvent en revanche être traités par des insecticides adaptés).
Il faut donc miser, une fois de plus, sur la prévention,
- en évitant les stress hydriques en été (arrosages),
- en fertilisant et en amendant le sol,
- en créant des éclaircies dans les bois pour permettre un meilleur hydratation lorsqu’il pleut.
- importer d’autres essences plus résistantes.
Ici, dans la forêt en indivision du Val d’Ajol et du Girmont, l’ONF a mis en place en 2014, un semis de pins sylvestres sur la parcelle 91, à suivre...
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