Chaque année au Village, au 11 Novembre, des familles de "morts pour la France" sont mises à l'honneur.

Cette année, Pierre Vincent, qui prend en charge la préparation de cette cérémonie, a recherché les parcours des enfants d'Amé et de Joséphine Gury.

- Jules Hippolyte Gury débutera la campagne contre l'Allemagne au 110ème régiment d'artillerie lourde du 3 août 1914 au 6 août 1916, jour où il sera détaché en tant qu'ouvrier de scierie Remy de Faymont, l'armée a besoin de bois. A son retour, les expositions aux gaz toxiques laisseront de graves séquelles, une sclérose pulmonaire et une bronchite chronique auront raison de lui. Il décédera en 1930, laissant une veuve et 4 orphelins de 11 ans à 1 an.

- Georges Émile Gury rejoint le centre de mobilisation à Golbey le 1er août 1914 Il sera affecté au 349ème régiment d'infanterie, après être passé par le col de Ste Marie aux Mines, 1 mois de combat sur le secteur alsacien, le 349ème régiment est de retour dans le secteur d'Epinal, puis il se dirige dans la zone de Lunéville où Georges sera blessé le 28 mai 1915 à son poste de guetteur dans la tranchée, il en perdra la vision de l’œil droit.

Il sera décoré de la Légion d'Honneur le 16 août 1920, de la médaille militaire le 27 mars 1916, la croix du combattant, la croix de guerre, la médaille des blessés de guerre et la médaille interalliée de la victoire

- Léon Émile Gury, cultivateur voiturier sera incorporé à la 2ème compagnie du 31ème bataillon de chasseurs à pied de Corcieux. Il rejoint Coinches, puis attaque col de Ste Marie, col de Saales, Le Donon, il combattra même dans le même secteur que son frère Georges. Le 5 septembre il embarque à Thaon pour rejoindre la Marne à Vassy. D'effroyables combats ont jalonné les parcours de tous ces soldats. Au mois de mai 1915, il est même écrit il fait chaud, l'odeur est atroce. Tous les morts des mois précédents, enterrés à fleur de terre, ont été projetés par les obus hors de leurs tombes, le plateau est un charnier...

Il fera partie des tués du 17 juin 1915, laissant derrière lui une veuve et 3 orphelins âgés de 10, 8 et 6 ans.

- Albert Constant Gury sera affecté au 15ème régiment de chasseurs à pied en garnison à Remiremont. Il partira vers l'Alsace. Il combattra à travers Urbès, Wesserling, St-Amarin, Mosch, Cernay, Dornach, Mulhouse. Le 13 juin, le bataillon reçoit l'ordre d'attaquer Sondernach. Léon sera porté disparu le 14 juin 1915. Un courrier sera adressé au maire du Girmont, le 29 août 1915, lui demandant de prévenir la famille de la disparition d'Albert Constant avec tous les ménagements en la circonstance

Pierre Vincent précisera la pensée particulière qu'il éprouve pour Marie Joséphine Gury, cette maman qui en 5 ans perdra son mari en mars 1914, et laissera partir 4 fils mobilisés, 2 y laisseront leur vie et 2 seront blessés. Elle perdra aussi sa fille Marie Joséphine le 8 février 1919 à l'âge de 41 ans.

Notons qu'une foule nombreuse était venue se recueillir devant le monument aux morts,

où étaient présents plusieurs pompiers, militaires, porte-drapeaux, deux musiciens, et des habitants du village, mais aussi et surtout des descendants des familles Gury, (de Georges et de Jules Hippolyte).

Deux petits enfants de ces Gury, Viviane Gury épouse Christian Baudoin du Val d'Ajol, accompagnée de André Gury du Girmont, ont déposé la gerbe au monument aux morts.

Nous retiendrons également que la douleur et le quotidien de ces femmes ne sont inscrits sur aucun monument.

A la fin de cette touchante cérémonie, Jean Marie Manens maire a invité chacun et chacune, à venir partager le verre de l'amitié et apprécier l'exposition préparée par Pierre Vincent.

Les parcours de ces 4 enfants Gury sont extraits des propos de Pierre Vincent. Un grand merci.

Un merci particulier également aux deux musiciens qui montent du Val d'Ajol pour apporter une note musicale à la cérémonie militaire.