C'est le 20 septembre 1944, dans la soirée que le village du Girmont a été libéré par le 1° bataillon du 142° régiment d'infanterie de la 36° division américaine. Cette division avait débarqué le 15 août 1944 en Provence avec la 1° armée française du général De lattre de Tassigny.

Pierre Vincent est allé à la rencontre des habitants du village et a recueilli plusieurs témoignages. Il a voulu en faire profiter les girmontois, en organisant avec l'aide de Martial Fleurot, une exposition de documents authentiques. (Ici la musette de Joseph Mathiot prisonnier de guerre, papa de Paulette)

Voici quelques uns de ses propos entendus lors de ce 11 novembre :

Le 15 septembre, les allemands s’installent sur notre commune, l’état major prend ses quartiers au Villerain, beaucoup de soldats s’installent chez l’habitant, ils étaient friands de tartines de saindoux et en remerciement, certains laissaient quelques paquets de tabac sur le buffet, d’autres donnaient le coup de main aux travaux de la ferme, raconte Marcel.

Alfred sous la menace d'une mitraillette, a du conduire les allemands du Breuil, au Moulin du Géhard.

Par ordre des autorités allemandes, tous les postes de TSF ont du être remis à la mairie le mardi 19 septembre de 10h00 à midi.

On avait une radio que l'on cachait dans une niche, derrière des torchons ! raconte Cécile

Des avions alliés larguent des paillettes d’aluminium pour brouiller les ondes radio précise Léonce

Un transporteur du Val d'Ajol camoufle ses camions par crainte de la réquisition, un au Feigne la Noire et l'autre à la Racine.

En rejoignant le Sauceley depuis Les Faings Potots, Pierre croise des soldats allemands cachés dans des trous creusés dans les champs de patates.

A la sortie de l'enterrement d’un cousin au Val d’Ajol, le 18 septembre 1944, Cécile disait : on n'entendait que cela "les américains arrivent ! "

Alors je suis vite remontée, arrivée à la Croix de Mission, il y avait des arbres en travers de la route, un tilleul près de la maison Balandier, d’autres au centre et sur le chemin de Corfaing pour ralentir l’avancée américaine. Près du cimetière, il m'a fallu passer dans les prés pour rejoindre le Moulin Picard.

Le 20 septembre, vers 13h30 les américains nombreux et lourdement armés entrent sur le territoire du Girmont par le secteur de Clairegoutte et Corfaing.

Équipés de chars, dont un s’embourbera dans le pré en dessous de chez Thiébault au Rondé, ils visent principalement le Villerain, et nourrissent d'importants tirs depuis la Croix Jean Sauvé, mais les obus tombaient avant, dira Simone

Des éclats d'obus ont abîmé les escaliers de la maison des filles Jacquot.

Un canon allemand était installé devant la ferme de Maurice Jacquot, avec en ligne de mire l'église.

Louise Balandier était à l’abri chez Marcel Pierre au centre du village, en regardant par la trappe de cave Marcel voit un nuage de fumée en direction du Dropt, il craint pour la maison de Louise, mais il s'agira de la maison Couval atteint par une balle incendiaire.

Chez Léonce des outils avaient été descendus à la cave, afin de pouvoir déblayer la sortie en cas d’éboulement suite à un bombardement.

Les américains éloignés de leur famille depuis plusieurs mois prenaient les enfants dans leurs bras, leur donnaient du chocolat et les embrassaient.

Les libérateurs descendent vers le Chat Noir. Le 21 septembre ce bataillon progresse le long du ruisseau du Géhard, il atteint le Breuil où il et arrêté par un poste d'arrière garde allemand.

Après de multiples accrochages, il atteint la Croisette d'Hérival à la tombée de la nuit. Le Girmont est libéré, la libération de Remiremont et de la vallée de la Moselle commence.

Deux soldats allemands seront tués à Corfaing, et un au Géhard.

Après la libération, les hommes se dévouèrent pour faire sonner les cloches trois fois par jour pendant une semaine. Le monument du Christ Roi sera érigé en reconnaissance début 1946, pour être inauguré en juin 1946.

Pour plus de précisions n'hésitez pas à consulter Pierre Vincent : tél 03.29.34.30.29.