Léon Didier, dit Youyou, est né en octobre 1930, au Dropt. Ce fils de Jules et Lucie Didier, à l'age de 8 ans, a attrapé la coqueluche, et pour ne pas contaminer ses 6 frères et sœur, ses parents l'ont envoyé chez la grand mère, la ferme voisine reprise par l'oncle Paul. Il y restera et travaillera à la scierie, jusqu'à l'age de 18 ans (Il y laissera même un doigt).

Puis il fera deux ans à la mine de Faymont avant d'aller à l'armée. Il se trouvera avec Maurice Fleurot au 26ème régiment d'infanterie à Sarrebourg, avant d'intégrer un bataillon de chasseurs alpins à Verdun. Il y a rencontré des copains ouvriers sidérurgistes, qui l'ont dissuadés de retourner à la mine.

Sitôt après le régiment, il est allé à Longwy Haut et est entré dans cette sidérurgie à l'usine de Chiers. Là il y avait du travail, j'étais sur un laminoir, près d'un four réchauffeur qui montait à 800°, je mettais une blouse en amiante. Il m'arrivait de travailler 16 heures par jour, j'y ai fait les 3/8. Nous avions un bon service social, on était logé, j'ai connu ma femme, (décédée il y a 4 ans) nous nous sommes mariés un an après, et nous avons eu 6 enfants. Nous vivions bien, mais dehors il y avait la pollution, on ne pouvait y sécher le linge, les voitures étaient attaquées par la chaux. Malheureusement en 1980 l'usine a fermé ses portes, je n'avais que 50 ans, je suis allé travailler quelques mois dans un laboratoire, puis je me suis retrouvé en retraite d'office, très jeune. Depuis Léon fait du jardin, va aux champignons, fait des sorties, ou a des activités avec ses anciens camarades de travail. Pendant de nombreuses années il a fait les vendanges en Bourgogne, en Champagne, et en Alsace.

Lors de ce grand weekend de la Pentecôte, ses enfants en ont profité pour lui offrir un séjour dans son village natal : On voulait qu'il revienne sur son lieu de naissance.

Léon nous dira : je suis très heureux, surtout d'être tout près des maisons de ma famille. Le corps de ferme ou je suis né n'existe plus, le Dropt ne ressemble plus à mes souvenirs, même si les anciennes maisons sont encore là. Lorsque la ferme de la croix Perry a brulé, c'est moi qui ai téléphoné aux pompiers depuis chez Couval, je n'avais jamais téléphoné. Mariette, propriétaire du gite, a organisé une mini réunion de mes conscrits girmontois, samedi soir. Il y avait les Marcel Balandier et Aubel, René Nurdin, et Jean Daval. Je suis venu avec trois de mes enfants, des petits enfants, les trois autres e enfants n'ont pu se joindre à nous à cause du travail ou de la distance. Mes cousines Claude et Mimi sont venues me voir.

Ici, Léon avec deux de ses fils.

Pendant son séjour, il en a profité pour se rendre à la fête du vieux matériel agricole, il est allé à Corfaing à la cascade du Géhard. Il a la tête pleine de souvenirs, l'incendie de la ferme Couval par les allemands en 44, les gros tilleuls coupés à la croix de mission pour faire barrage sur la route, les petites farces qu'il faisait avec ses frères, le papier sur la bougie de la mobylette d'un girmontois, les petits bouchons dans le captage d'une source, etc. On ne se lasserait pas de l'entendre.

A un de ses enfants de conclure : Ici on admire le paysage, on y voit régulièrement des biches, c'est calme, idéal pour celui qui cherche le repos. De plus nous sommes surpris par la présence de plusieurs commerces locaux, c'est un joli village.