La 12ème fête cantonale jurassienne du patois s’est déroulée ce dimanche 2 septembre à Le Noirmont en Suisse.

Lâ Patoisants dâs tro R’vères y sont allés pour la première fois, et en sont revenus ravis. Là bas, ils n’ont entendu parler que patois, à commencer par la messe, sermon compris, et Dieu sait quel sermon ont entendu les fidèles, entre la Justine, les sacrements et le bénitier, tous ont bien compris la pointe d’humour développée par le prêtre célébrant. Ces histoires croustillantes étaient évoquées pour bien montrer qu’il ne fallait pas se fier aux apparences, mais voir avec le cœur.

Après avoir relié l’église à la halle des fêtes, en cortège, derrière la fanfare locale, un apéritif concert était servi dans une salle joliment décorée par la St Hubert.

Puis les différentes autorités y sont allées de leur discours, chacun a retenu les propos de la jeune mairesse (49 ans). Notre village, qui se situe à 1090 m d’altitude, compte 1760 habitants, offre 1100 places de travail, essentiellement dans la sous-traitance horlogère, en milieu hospitalier, et dans les hôtels, restaurants. La superficie de Le Noirement est de 2094 ha, dont 190 de prairies communales. Ces prairies, c’est une histoire seigneuriale ancestrale que les élus se doivent de perpétrer, elles accueillent 462 vaches, 292 génisses et 94 chevaux et poulains. Il y a 20 paysans et une fromagerie « la Tête de moine !. Elle a conclu son discours par ceci : Si à une époque, on a fait croire que le patois était une langue d’ignorants, de bornés, on voulait tout uniformiser, et chacun avait obéit. Aujourd’hui, le sauvetage du patois passe par une grande vigilance, il ne faut pas s’endormir. En aparté, elle dira : le chômage ici est un mot tabou, on n’en parle pas, on ne connaît pas !

D’autres élus ont dit : ’la survivance du patois n’est peut être que le fait de certains acharnés, mais promouvoir une langue régionale, ce n’est pas faire de l’ombre au français. Si le patois est de moins en moins parlé, ce magnifique langage fait partie de nos traditions. C’est un devoir de mémoire de transmettre cet héritage culturel. Le patois est un moyen de s’ouvrir aux autres, de bien se connaître pour mieux s’appréhender, et c’est une manière de repousser les différences. Il créée des liens de sociabilité, il faut continuer à le parler afin qu’il perdure ! Le patois est un lien, un pont entre nos racines et le présent.



Lors du délicieux repas qui a suivi, plusieurs animations ont jalonné cette belle journée, chants,

musique, et scénettes, une journée qui restera dans la mémoire de tous les patoisants des trois rivières présents, mais aussi de leurs invités d’un jour.

Ils ont également pu se rendre compte que même le patois du jura suisse se comprenait très bien, ah, ces patoisants, ils sont tous un peu parents !

Prochain rendez vous le colloque au Val de Villé, le samedi 8 septembre. Rendez vous à 7 h 30 devant la mairie du Val d’Ajol. .