Bluet, myrtille, airelle, baie, vaccinium, peu importe, pour nos palais, il s'agit du fruit de cet arbuste importé du Canada, qui produit une baie qui ressemble étrangement à la brimbelle de nos sous bois, tant du côté gustatif, qu'à ses propriétés.

Ce week-end notre village s'est fait la capitale nationale de cette culture qualifiée parfois d'orpheline.

C'est à L'Auberge St Vallier, que tous les producteurs de myrtilles de France étaient conviés pour assister à l'Assemblée Générale du Syndicat du même nom. C'est ainsi qu'ils sont venus de l'Arriège, de la Loire, de l'Ille et Villaine, du Maine et Loire, de l'Alsace, de la Haute Saône, du Puy de Dôme, et des Vosges.

Leur séjour a débuté par la visite de l'exploitation de Roland Balandier, où chacun a pu échanger sur les différentes techniques de tailles, de lutte contre le gel, la grêle, les oiseaux, les mauvaises herbes, les parasites, les soucis de pollinisation, l'étalement des récoltes, les variétés de fruits, l'utilité et le coût d'un filet, la commercialisation, etc.

Puis entouré des autorités locales, Mrs Manens et Richard, maires girmontois et ajolais, et de Mr Philippe Faivre Conseiller Général, Bruno Billotte, président, a ouvert la séance.

Même si la culture est très confidentielle, elle représente 300 à 400 ha, au niveau national. La production vosgienne se chiffre à 1500 tonnes, dont les 3/4 sont exportés. Valérie Auroy, chargée de mission en économie montagnarde des Vosges a présenté sommairement la marque Bleu Vert Vosges, (regroupement de 40 producteurs de bluets du massif vosgien, groseilles, framboises, plantes médicinales, légumes, plants) puis, plus en détail l'Esprit Vosges Développement, structure toute récente qui permet de gérer la vente des produits frais ou transformés, confiserie, bière au sureau, terrine de cochon au bluet, pain aux orties, bluets, mélisse, etc. Cette structure a impressionné les autres producteurs de France : ça donne à réfléchir.

Côté europééen, difficile de savoir quelque chose, les informations n'arrivent qu'au compte goutte, et elles sont parfois erronées, les productions espagnoles, polonaises, italiennes, et allemandes sont difficiles à cerner. De grands projets se développent avec des structures de 100 à 500 ha. Ce à quoi, nos producteurs ont répondu avec conviction : le coup de la main d'œuvre française est un handicap, mais il y a la diversité de l'espace, avec nos structure familiales, on est capable de rivaliser avec des producteurs de 500 ha, même si rien n'est jamais gagné d'avance, à chaque saison, on tend toujours le dos. Gros souci aussi avec les produits utilisés. Autre préoccupation, le gel, la floraison, les cours, et l'appellation !

En conclusion pourquoi nous imposer : myrtille de culture ? on dit bien fraise ou fraise des bois, mâche, ou mâche sauvage, etc . Sur le massif Vosgien il a été retenu Bluet des Vosges ! (petit clin d'oeil au mot patois des brimbelles : blue).

Les rapports moral et financier ont été acceptés à l'unanimité, et le tiers sortant a été reconduit dans ses fonctions, la consigne a été passée de recruter de nouveaux adhérents.

Christian Perrier, a évoqué les suites du Grenelle de l'environnement : conséquences et évolution.