En cette période d'hiver, c'est le moment de distiller les fruits récoltés en été.

Au village, deux possibilités s'offrent aux bouilleurs de crus, distiller à l'atelier public du Sauceley, ou au Syndicat des bouilleurs de crus des Chezeaux.

L'atelier public accueille tout bouilleur de crus, du Girmont ou d'ailleurs. L'alambic a été acheté à Schiltigheim, à la maison Maurer et Munch, par Emile Daval, grand père d'Isabelle Chevron, actuelle propriétaire.

C'était en 1949, le jour où la maison de la Broche a brulé.

Au Syndicat des Chezeaux, il faut être adhérent au syndicat. Pour cela, il faut habiter le Girmont, et être propriétaire récoltant d'arbres fruitiers. Ce syndicat se compose d'une petite dizaine d'adhérents, l'alambic n'a donc pas une grande activité. Il est la propriété, tout comme le local, de Bernard Couval, et a été acheté à Molsheim, à la maison Linck.

A une place comme à l'autre, la démarche auprès des douanes, pour obtenir l'autorisation de distiller est la même. On s'y prend une dizaine de jours à l'avance. Sur l'autorisation, figurent la date d'arrivée des fruits à distiller, la quantité et la nature de fruits, et la date d'enlèvement de l'alcool obtenu.

Il faut que la date cadre avec la disponibilité de l'alambic.

Une taxe par cuite réalisée est demandée aux bouilleurs de crus, elle est versée au syndicat, ou au propriétaire de l'atelier public.

Il n'en demeure pas moins, qu'en fonction de la qualité du bouilleur de cru, et de l'alcool obtenu, une taxe par litre d'alcool est alors versée aux services des douanes.

Bernard nous donnera quelques conseils pour faire un bon alcool : ramasser les fruits, bien mûrs, par temps sec. Il ne faut pas de saleté, pas de feuilles. Il faut que la fermentation se fasse dans de bonnes conditions : attention aux écarts de température.

On comprend bien que ce sont des grandes lignes, mais on sait que le même fruit, récolté sur un même endroit, distillé par différentes personnes, donnera à chaque fois, un alcool différent, en arome en bouche, en rendement, et en alcool.

Gerard, lui, concluera en disant que : la distillation, c'est une véritable école de la patience...

Une bonbonne dans un panier au cas ou...

La charrette ''maison'' indispensable pour enlever les fruits cuits