Pierre Duval, et Ludovic Daval, et Simone Manens, ont représenté le groupe des patoisants des Trois Rivières, lors du premier colloque des patoisants, organisé à Steige (67), le samedi 24 avril dernier. Ils avaient à leurs côtés, Gilbert Mathieu, l'homme aux deux casquettes : patoisant des trois rivières et patoisant de Xertigny.
Ce colloque sera suivis par d'autres, organisé par d'autres équipes, il faut "tourner". Celui ci était organisé à l'initiative de la Société d'Art et d'Histoire de "Val de Villé". La matinée s'est déroulée par un accueil, ou rien n'avait été laissé au hasard. Les équipes ont eu droit à la parole pour présenter leur groupe, ou "table", la manière de travailler, les travaux réalisés, et leurs attentes.
C'est ainsi que Ludovic Daval a présenté l'équipe "Da patoisant da trô R'vère". Du haut de sa grande taille et de ses jeunes 20 ans, il a émerveillé la galerie, qui, il faut le dire accusait une moyenne d'age plus près de la soixantaine, que de la trentaine.

Gilbert, Simone et Ludovic

Gilbert, Simone et Ludovic ont participé au colloque, Pierre ayant du retourner dans les Vosges pour une leçon d'épinette...

Un genre de Fédération des Patoisants est envisagée pour l'avenir, dans l'immédiat c'est une charte des patoisants qui a été signée, ou chacun s'engage à parler, faire parler, enregistrer le patois.
L'écrire c'est bien, encore faut il que l'on puisse le relire d'où, très certaineemnt la mise en place d'une écriture commune, d'où l'importance de l'enregistrement. Voyez le mot baû, au son aû très court, qui signifie crapaud, lé bôs, à la même sonorité mais une intonnation différente : le son ô, dans ce cas là, dure plus longtemps, il est moins sec !
Comment transmettre la nuance au lecteur ?
On s'aperçoit que de nombreux mots se disent de la même manière d'un côté ou de l'autre des Vosges : nisse, mouaûhhon, né-mi etc...
Voilà, une affaire à suivre, ou l'on en retiendra que la motivation pour conserver le patrimoine local, qu'est la langue de nos anciens, la langue qui a vécu, qui a souffert, le sel de la terre, comme l'a appelée cet ancien instituteur, que la motivation existe, et qu'il y a tout lieu de penser qu'elle arrivera à ses fins avec la volonté de tous, et plus particulièrement de ceux qui parlent encore cette langue belle, pour peu que l'on pense à les enregistrer !
A noter que le linguiste Jean Richard, qui a fait une belle conférence, se souvenait bien d'être venu en 1983, au Girmont, et d'avoir rencontré Mme Cécile Manens. Il lui avait demandé de nombreux équivalents patois. Il en profite pour la saluer !