Une fois, il y a plus de soixante ans, je suis allée, avec Roger, depuis le Girmont, mener deux gros bœufs qui étaient vendus à Albert d'Emile de Pierre, du Haut de Courupt.

On dîna là, on se connaissait bien, nous avions été parrain-marraine ensemble, un peu avant.

Albert nous dit qu'il y aurait, peut être, un petit bœuf qui nous conviendrait bien chez Lolo, en montant Rapaumont. On y alla. Quand Lolo nous vit, il dit "puisque Cécile est là, les filles : faites nous des tartes".

On fit le commerce de bœuf du temps que les tartes cuisaient. Cela prit du temps, et puis il fallait boire en attendant...

Après cela Lolo nous emmena chez Mégro, du côté de la Chaume, voir un autre petit bœuf, pour faire la paire (un grivé). La nuit venait déjà... Arrivés chez Mégro, Paul, qui avait mal au dos, sortit vite dehors, avant la nuit, le bœuf en question, il lui fit faire deux trois tours, puis le ramena à l'écurie.

On rentra pour faire le marché. Lolo qui était toujours avec nous dit "le marché ne sera fait que quand la bouteille de goutte là sera vide". Ils la burent, tout en mangeant une miche de pain.

Quand elle fut vide Julien Mégro vint avec nous jusqu'au café des Carrières, on ne connaissait pas le chemin.

Arrivés là, je dis "c'est bon, ici, je me reconnais ! (Il faisait nuit !) Vous pouvez nous laisser !"

Il a encore fallu s’arrêter chez Lambolez, les hommes mangeaient des tartines de confiture, tout en buvant des verres de goutte. Roger demeura debout, il balançait un peu...

Après cela, Lolo dit "on repassera chez la Berthe (Gazon). Nous voilà partis, je suivais derrière avec Roger. Je n'en riais pas, avec les hommes là, qui étaient un peu saoûls...

Lolo loupa le chemin, lorsqu'il vit cela, il dit "tant pis, on repassera chez Robert (Gazon)"

Mais là, je dis "vous y repasserez si vous voulez, mais nous, nous repartons chez nous !"

Lolo dit "eh bien, demain, nous irons aider Roger ramener ses deux petits bœufs, vous ferez des tartes, et nous les mangerons.

Mais le lendemain, arrivés au Sauceley, il y a eu un bœuf qui ne voulu pas aller plus loin, ils lui firent boire un litre de vin, mais cela ne changea rien au bœuf, il fallu le laisser au Sauceley, chez Martial.

Ils ramenèrent l'autre bœuf chez nous, mais quand je vis cela, je n'étais pas contente !

J'avais fait mes tartes, mais Lolo, qui était malade, ne pu en manger !

Je ne sais plus très bien , mais je crois qu'ils sont aller rechercher l'autre bœuf au Sauceley, le lendemain, avec Louis Remy.

Après cela, je dis : "c'est bon pour une fois, je n'irai plus, .....mais j'aurai le temps long ! " Cécile Manens