Bussang

Les Bussenets ne sont pas riches, mais ils ont la manie de vouloir passer pour l'être ; aussi dit-on qu'ils achètent toujours le licol avant le cheval. Ils ont trois cloches, ajoutent les autres, mais pas d'argent. Toute foire du Thillot où l'on ne voit pas un Bussenet, une oie ou un comtois est une foire manquée, il faut la récrier.

A vrai dire, assure-t'on sous forme d'obligeant commentaire, les trois suffiraient pour faire une foire complète, tant beau vacarme ils mènent. Le Bussenet est, sans contredit, le plus bruyant de la bande. Vainement, il chercherait à se mettre au diapason de ses voisins ; s'il veut parler, il crie, il pousse des hurlements. Voilà pourquoi l'on entend guère à Bussang que des voix rauques éraillées, même parmi les jeunes gens.