Ce ne sont pas les quelques coups de tonnerre cependant assez violents ni les quelques gouttes de pluie qui ont beaucoup dérangé la foule des grands jours venue au marché d'été de ce vendredi, où le thème choisi était la vannerie, les chapeaux, et les chellos.

Côté vannerie, on pouvait voir comment on tresse les brins de seigle pour faire les beuchons, (panières ou corbeillons), grâce à Pierre (Manon) et au jeune Nicolas 20 ans : quelle patience !. Éric, après un séjour éclair à l’hôpital est venu présenter le cannage. L'osier, le rotin et autres matériaux comme la ronce se sont laissés tresser, tout en finesse, à travers de multiples ouvrages.

Côté chapeaux, beaucoup avaient joué le jeu et étaient venus avec des chef d'oeuvre maisons, comme ceux d’Élisabeth Jud, et bien d'autres croisés ici et là. D'autres arboraient des chapeaux du Far-west, de Thaïlande (un pliable pour mettre dans le sac !), de Madagascar, et d'autres enfin avaient mis bobs, canotiers fantaisies, chapeaux de paille traditionnels, ou tout simplement le chapeau trouvé au puces agrémenté de fleurs naturelles locales comme le bleuet !

Les amis du Pays du Chalot très attachés aux traditions et au patrimoine bois en particulier continuent de sensibiliser les propriétaires de chellos afin de préserver ces greniers à grains et autres trésors de la ferme que sont les chellos, nom local (le plus ancien au val d'Ajol date de 1618). les membres sont prêts à donner des "conseils" de restauration si on les sollicite.

Après 20 ans d'existence, l'association estime avoir atteint son objectif : les chellos ont retrouvé une valeur, les propriétaires en sont conscients c'est l'essentiel. Guy Pierre est venu avec une machine à bois datant des années 1930, conçue et réalisée par son père. Elle est venue remplacer l'outillage manuel et servait à faire du rainurage, de l'assemblage et des profils fantaisie. Elle a fonctionné jusque vers 1970.elle est équipée d'une mortaiseuse à mèches. Aujourd'hui elle a repris l'air, elle a été un peu modifiée dans son alimentation électrique, elle dispose d'une mise en route progressive. Guy aimerait bien pouvoir ouvrir une boutique musée des années 30, avec toutes sortes d'anciennes machines à bois. Il a encore une dégauchisseuse qui sera bientôt remise en route. Il nous dira y passer beaucoup de temps à chercher l'objet rare, à le restaurer, il conclura en disant : c'est ma télévision à moi !

La pâte à sel de Christine Alchenberger fait toujours recette. Jean Louis Hans a dédicacé à tour de bras son livre intitulé le rain du diable. Les bluets sont bel et bien là, et sont très sucrés. On peut dire que ce marché était très riche en couleur et en saveur. A voir Hervé, le gourmand, qui ne pouvait s’empêcher d'acheter fromages, charcuteries, pains... Il y en aura pour perdre, il ne pourra pas manger tout cela, disait sa compagne, allez, il nous faut repartir : Pierrot, va le rechercher !

C'est cela faire son marché, c'est se laisser tenter, tout sent tellement bon, tout est tellement bien présenté, et les dégustations proposées transforment la tentation en remplissage de paniers !

La semaine prochaine la fête se fera autour du bluet.

Pensez à la galerie photos.