Il est 8 heures, on est chez Roland Balandier producteur de bluets labellisés « bio », voici les cueilleurs qui arrivent, à pied, en vélo, en voiture. Ils sont heureux d’avoir un job d’été. Roland a reçu 65 candidatures écrites, sans compter les demandes par mail et par téléphone ! Il en a embauché jusque 30.

Ce lundi, ils ne sont qu'une vingtaine.

Tous sont de jeunes étudiants, ils sont là pour là, pour certains depuis 3 ans. En général ils cueillent de 8 à 16 h, avec une petite coupure à midi. Avant la dispersion dans la plantation, Roland donne les consignes : « vous cueillerez les « bluecrop », ces fruits qui sont bons à manger nature. Vous vérifierez la rangée 7, puis après vous reviendrez sur la rangée 1, 2 et 3. Vous devriez faire une bonne cueillette, mais attention, pas de fruits abimés, car on va les conserver quelques jours. A tout à l’heure ». Et voilà les joyeux cueilleurs partis à l’assaut de ces pieds de bluets encore bien chargés. Parmi ces jeunes, il y a des locaux comme Thomas qui va faire des études en géologie, Anne Sophie, et Jeanne. Il y a des ex-locaux comme Jessica (prépare un BTS agricole) et Guillaume, chef d’équipe, et puis il y en a d’un peu partout : le Val d’Ajol, le Tholy, la Haute Saône, etc. Romain étudiant en droit et économie à Nancy est venu avec Gaétan étudiant en économie à Metz.

Ils sont tous attachés à leurs paniers « on prend toujours les mêmes, on ne cueille pas à la poignée, mais fruit par fruit, nous vidons nos paniers dans des cagettes avec notre numéro de cueilleur, et le soir, on pèse. Il y a une bonne ambiance, nous sommes entre jeunes. L’argent va nous servir pour payer un permis de conduire, pour financer des études, pour s’offrir quelques vacances, ou comme argent de poche. »

Pendant ce temps là, Roland, s’active dans le conditionnement. Il prépare des cagettes, tout en transformant une partie de ses bluets en sorbets. Une équipe va venir lui donner un coup de main, car il a également 2000 barquettes de 125 g et de 250 g à préparer pour le sud. Pendant ce temps là, il fera le tour de ses clients au téléphone, pour recenser tous les besoins. Il alimente les grandes surfaces du Val d’Ajol, Remiremont, Epinal, les boutiques bios, le marché de Rungis, etc.

Cette année, les fruits sont de bonne qualité, mais le mauvais temps de l’Ascension a perturbé la quantité. Sachez que le bluet peut se révéler de différentes manières : nature, à l’aigre doux, séché, réduit en poudre, en confiture, en compote allégée, en coulis, en purée sans sucre, en jus, en nectar, en confiture avec fruit épépiné, en sirop, et en boisson alcoolisée en partenariat avec les acteurs de la Route des Chellos. Il peut se retrouver dans vos assiettes également transformé comme avec Arnaud qui le marie de belle manière avec le saucisson sec, et Claude qui l’associe à ses pâtés.

Cela fait 25 ans que Roland est dans le bluet, 20 ans qu’il gère une production sérieuse, il est heureux de pouvoir apporter une possibilité de faire travailler des jeunes en été, hors saison, il y a la taille qui donne beaucoup de travail aussi, mais là, c’est une mission très délicate, très technique, et il reconnaît qu’il n’a pas réussi à la confier à d’autres…