Ce samedi, Régina Lambert a tombé la blouse, rangé les aiguilles et pelotes de laine, pour se faire toute belle et aller accueillir toute sa grande famille franco-suisse, dans une auberge de la localité.

Ce n'est pas une journée ordinaire : Régina fête ses 100 ans !

Née le 6 mai 1912, de Jules et de Philomène Ballaman, cultivateurs à Vallon (canton de Fribourg en Suisse), elle en était la 9ème enfant.

Le 31 mai 1935, Régina a découvert notre région en venant seconder sa sœur Marie, (et ses 3 enfants en bas âge), mariée à Joseph Deschaseaux, en fin de vie, et décédant ce même jour à 18 h 30. (Marie était l'ainée de la famille de 15 enfants, dont un sera prêtre), et était venue pour des raisons de travail au Girmont, chez Paul Vincent.

Au Val d'Ajol, Régina n'y a pas rencontré que sa sœur, mais, en fréquentant la famille Lalo, il a rencontré celui qui allait devenir son mari le 18 février 1939, Maurice Lambert, un Lambert de la famille des Sidoine, qu'elle va seconder dans l'exploitation de la ferme située aux Faings Beuvins, avec ses deux beaux frères et sa belle sœur Jeanne. Rien ne l’empêchait de porter un sac de pomme de terres sur son dos ! Cinq enfants vont venir agrandir le cercle familial : en 1940, Guy décédé en 2006, René en 1941, Jean Claude en 1943, Françoise en 1945, et Georges en 1948. Aujourd'hui, Régina compte 15 arrières petits enfants, et 24 arrières petits enfants.

Si il y a eu une phase taie d'oreiller, serviettes, aujourd'hui, c'est avec les aiguilles et une pelote de laine, qu'elle passe chaque minute de son temps libre. Que d'écharpes, (plus de mille parait il, dont une pour "Amélie Poulain"), que de paires de moufles (doublées s'il vous plait), de mitaines, de chaussons, elle a confectionnées, en tricotant à la méthode Suisse, (même sur un arbre perchée, lorsqu'elle était plus jeune) ! Oui Suisse, ça va plus vite : on met la laine sur la main gauche ! Ce sont peut être tous ces ouvrages qui ont maintenu Régina dans un tel état de fraicheur et de verdeur d'esprit : les doigts sont restés très souples et on peut toujours compter sur sa bonne tête. Les lunettes ? Elle en a une paire, mais elle n'est pas indispensable ! Les médicaments ? Elle n'a pas de traitement régulier. Il y a une vingtaine d'années elle a eu une opération de la hanche et du genou, mais c'est loin !

Ces dernières années, elle passait l'hiver chez sa fille Françoise, et revenait à la belle saison dans sa maison. Cependant, depuis un an, elle angoissait par le fait d'être seule, alors, elle a intégré la maison de retraite au Val d'Ajol. Et là tout est reparti de plus belle, le tricot à la main, Régina s'en va, fait un petit couaroge auprès des joueurs de cartes, mais elle a peur de gêner, alors elle s'en va un peu plus loin.

Ce samedi c'est une vraie cousinade qui a salué comme il se doit les 100 ans de Régina. Ils étaient 130 convives, dont plus de 60 Suisses ! Ces derniers sont venus avec l'emblème de la famille Ballaman : un cœur sur la main, surmonté d'un chiffre 4 à l'envers (signe de protection). Toujours très autonome, elle fait sa toilette seule, et ce dimanche, elle accomplira son devoir de citoyenne, elle y tient. Si on devait résumer la vie de Régina Anna, (Reine de Grâce), à l'image de ce qu'on fait Christine, Marc et Denise, on retiendra que notre grand mère chocolat a souvent déploré que la chronologie ne soit pas respectée, ils ont pris mon tour dira t'elle''. Elle a eu une vie heureuse, où elle a mis en pratique, le principe de la neutralité des suisses, et la tolérance de sa foi chrétienne.

Les larmes ne sont plus là pour traduire ses peines et ses émotions, mais elle se rattrape en disant, qu'elle aime avec son chapelet. Et a elle de conclure, en disant Merci, merci, je suis contente de vous voir tous là, mais je voudrais bien un verre !

Toutes nos félicitations Régina, vous la bien nommée : Reine du jour !, et merci d'avoir choisi le Girmont pour fêter l'événement.