Pourquoi avoir choisi la préfecture des Vosges ? « Parce que Lyon c’était trop loin, je connaissais l’épouse du Préfet, je voulais inviter les membres de ma famille, mes amis, des élus, (Jean Marie Manens, maire du Girmont, était présent) et des socio-professionnels.

Je suis enraciné ici, mes parents sont nés sur les hauteurs de Rupt, aux limites du Girmont. Mes frères sont allés à l’école au Girmont.

Mon père a fait sa carrière professionnelle à Hagondange en tant que comptable dans la métallurgie, mais ma mère s’échappait dés que possible dans les Vosges, à La Beuille. Tous deux nous initiaient aux travaux de la terre, à la protection de l’environnement.

J’ai eu de la chance, Annie, mon épouse, s’est laissée charmer par les lieux.

Je n’ai jamais renié le Girmont, j’entretiens les près, j’ai un lien fort avec le monde rural. Mes enfants (4) et petits enfants (9) aiment venir se ressourcer ici. Nous jardinons ensemble, nous promenons dans les forêts, faisons des « founés », et admirons la belle nature ».

C’est dans la coquette maison héritée de ses parents, que nous l’avons rencontré.

Voyons un peu l’itinéraire de Paul cet homme humble, réfléchi, posé, très accessible, et cependant au parcours très riche et très dense :

Il fréquentera tout d’abord l’Ecole Normale d’Instituteur de Montigny les Metz puis de Nancy. Il y suivra la préparation pour accéder à l’Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud (C’est là qu’il va rencontrer Annie, celle qui deviendra son épouse). Il sera reçu au concours d’entrée, ainsi que son épouse et 3 autres filles, après de nombreuses années sans résultats pour cette école.

De 1965 à 1969, il fera ses études à la Sorbonne, puis à l’université de Nanterre, pour préparer licence et maitrise, rédigeant un mémoire sur la forêt de Fontainebleau.

En 1970, il deviendra assistant, puis maitre assistant et enfin professeur suite à une thèse défendue sur « La forêt française, entre nature et culture ». Il a voulu faire passer dans les mœurs qu’il ne fallait pas replanter à tout vent, sans tenir compte de la typologie des stations forestières, adapter les espèces aux bons endroits, tout en générant une réflexion sur l’écologie où il refuse le catastrophisme et le pessimisme systématique.

Il s’est aussi penché sur l’image de la forêt dans les publicités et logos, afin d’en défendre une image positive.

Si entre 30 et 50 ans, il a été reconnu dans le milieu des ingénieurs de l’agriculture et de la forêt, depuis, il est un géographe à plein temps. Il a une culture très généraliste et aime le travail pluridisciplinaire.

Il pourrait être en retraite, mais comme il est directeur adjoint de la recherche à l’ENS de Lyon, et délégué scientifique de l’AERES (Agence d’Evaluation pour la Recherche et l’Enseignement Supérieur), il ira au bout de ses 3 ans de « rab », et après, peut être rejoindra t-il son épouse dans les rangs des retraités.

Une chose est sûre, il s’est vraiment régalé, et a pris beaucoup de plaisir dans son travail.



Bibliographie

Il a effectué ses recherches sur les forêts de Fontainebleau, de Saint-Gobain/ Coucy-Basse (02) et sur les forêts tunisiennes, étudiées lors de son service militaire, au titre de la coopération.

Il a rédigé de nombreux ouvrages, en collaboration, dont « Les forêts d’Europe », en 1997, chez Nathan.

Il a publié un « Atlas des développements durables », aux Editions Autrement, en 2007, et une « Géographie de l’environnement » en 2008, chez Belin.

Il a participé à la rédaction de « Le ciel ne va pas nous tomber sur la tête » chez Lattès, en 2010. Il travaille actuellement sur « Au plaisir des forêts » à paraître chez Fayard.

Fonctions parallèles :



Ses qualités d’enseignant l’ont porté sur les chemins de la préparation aux agrégations de géographie et d’histoire, où bon nombre de ses anciens élèves occupent aujourd’hui des postes à responsabilité, dans toute la France.

Il a dirigé une équipe du CNRS à Lyon, « Environnement, ville, société », regroupant chercheurs géographes, historiens et sociologues.

Il sera aussi président de la commission « Gestion des territoires » du CEMAGREF (Centre d’Etude du Machinisme Agricole, du Génie Rural des Eaux et des Forêts).

Durant 25 ans, il a été vice président du Groupe Histoire des Forêts Françaises, et pendant 8 ans, secrétaire général du Comité National Français de Géographie.

Au niveau national, il sera vice président (4 ans), puis président (4 ans) du Conseil National des Universités pour la Géographie, et tout récemment, président du Conseil Scientifique de l’ONF, l’Office National des Forêts.

C’est naturellement qu’il s’implique dans le Festival International de Géographie, le FIG de Saint-Dié, y apportant son concours sous forme de rédaction de documents, de conférences, ou après son travail d’universitaire, d’enseignement dans les écoles primaires et secondaires du secteur.

Nous adressons nos sincères félicitations à Paul, l'homme à la fibre girmontoise.