Depuis 2004, a lieu un colloque de patoisants qui réuni tous les amateurs de cette langue en voie de disparition issus de tout le massif vosgien.

Cette année c'est le village d'Orbey (67) qui organisait cette grande rencontre. Une dizaine d'association était présente, (représentant 200 personnes), dont celle dâ Patoisant dâ tro R'vères.

Le thème était le suivant : Pour garder le patois, il ne faut pas que le parler, il faut le pratiquer, et pourquoi pas le chanter ?

Chacun est venu avec sa chanson en patois, et l'a interprétée ainsi, alors que le groupe suivant était chargé d'en faire la traduction. Même si les patois sont quelques peu différents, ils ont souvent la même racine, aussi, chacun s'en est bien sorti.

Quelques mots ont cependant retenu l'attention comme le doubiot (fichu), niun (personne) rédgent (instituteur), de Belfort, pelso (cotillon), djotmo (justement, grandement), de Lapoutroie, herné (habit), de Xertigny, wouader (garder) de ban de la Roche, etc.

Une autre chanson de Tante Elisabeth, était à traduire en patois, par tous les patoisants, avant ce colloque. L'après midi, une comparaison s'est faite également sur le grande ressemblance des mots, avec quelquefois, une origine possible avec le vieux français, le latin, le germanique ou autre. De nombreuses petites histoires s'en sont suivies.

Il en est ressorti qu'il est très important de conserver des traces de cette belle langue de nos anciens, traces écrites en utilisant si possible les caractères de l'écriture universelle, mais également des traces orales par le biais d'enregistrements, même si la durée de conservation n'est pas garantie.

Alice Morel, conseillère générale du canton de Saâles, fidèle de ces colloques, a souligné combien il était très important d'oeuvrer pour développer, pour faire parler le patois. Il faut attirer l'attention de la population sur le fait que nous avons, avec le patois, une langue parlée durant plusieurs siècles, cela fait partie du patrimoine.C'est un véritable challenge que se donnent les patoisants.

Le député du Lapoutroie s'est exprimé aussi : Mieux utiliser les nouvelles technologies (face-boock) permettrait aux plus jeunes, le moyen de conserver et faire connaitre le patois. Le patois c'est un patrimoine difficile à conserver, plus difficile qu'un monument (vous êtes tous des monuments). La langue c'est le support de la pensée, le langage des valeurs, la fraternité, de la liberté, la diversité des langages en fait sa richesse, soyez les champions de la diversité et des langues minoritaires.

Tout le monde s'en est retourné avec la chanson de Tante Elisabeth, interprété, de manière psalmodique, à Orbey, par une dame qui dominait très bien sa mémoire, le patois et qui disposait d'un souffle unique....